Tout démarre en Avril 2017 quand Caroline Calliat, responsable produit chez Watts, se rend au SIDO (Salon de l’Internet Des Objets) et fait la connaissance de notre équipe avec qui elle partage de son intention de mener une étude sur le marché des disconnecteurs.
Le but édicté par Loïc Poirier, directeur marketing Europe de ce leader des équipements dédiés aux réseaux d’eau est simple : devenir incontournable sur l’IoT et que les produits connectés atteignent rapidement 25% du CA global. Un objectif ambitieux !
Mais qu’est-ce qu’un disconnecteur ? Un système obligatoire sur toutes les installations d’eau qui assure la protection des réseaux privés et publics en cas de risque de pollution. Ils sont généralement peu visibles mais sont présents partout et doivent subir un contrôle annuel par un technicien certifié. Watts en est le leader Européen.
Soyons clairs, quand un innovateur voit l’objet, il ne se dit pas spontanément : « tiens, il doit y avoir disruption sous roche ! Un produit très technique mais fortement concurrencé, certes, mais les innovateurs ne s’avouent jamais vaincus d’avance ! Tant mieux car Watts souhaite innover sur cette famille de produits afin de confirmer son leadership et gagner des parts de marché en Europe.
3,2,1…La mission démarre en 2018 sur le marché français avec pour 1ère étape de retracer le parcours du produit dans les secteurs industriels et tertiaire. Un groupe de travail est constitué chez Watts incluant commerciaux et chefs de produits : nous embarquons ensemble pour une session de design thinking intense qui nous mène dans la foulée vers une exploration intense sur le terrain !
Watts connait très bien ses clients directs revendeurs mais notre « terra incognita » est ailleurs, chez les installateurs et les utilisateurs. Ceux-là détiennent probablement la clef de nouveaux besoins. Nous les interviewons sur la base d’une idée initiale d’innovation qui consisterait à connecter…les disconnecteurs. C’est amusant de prime abord mais en l’occurrence, on parle ici d’« IoT -fier » le produit en lui greffant un capteur connecté à l’internet.
C’est ainsi que d’interviews en observations émerge un point d’étape en octobre. Elle soulève un « loup », voire un « lièvre », si ce n’est les deux à la fois : le technicien en charge des contrôles règlementaires des disconnecteurs.
On ne le voit pas mais pourtant, il a des besoins et Watts peut les satisfaire. Ce sera lui la clef de l’introduction d’un service innovant, en l’occurrence une application pour remplacer sa fiche de maintenance qui pèse lourd en termes de productivité. Finalement point d’IoT. Déception ? Non, c’est la « voix du client » et une opportunité d’amorcer une politique de digitalisation que Watts saisit.
Nous creusons ensemble le filon. Qui sont ces techniciens ? Faut-il affiner le ciblage ? Comment les segmenter ? Un travail d’approfondissement révèlera qu’ils appartiennent à des sous-segments bien distincts, et cela a son importance quand il s’agit de cibler :
- Indépendants, plombiers ou non
- Facility managers (qui potentiellement sous-traitent le contrôle à des tiers)
- Compagnies des eaux
- Les propriétaires des installations
- …
Nous creusons davantage leur parcours de travail, leur fonction, leurs contraintes, leurs objectifs pour en déduire entre autres qu’ils interviennent sur un marché aussi concurrencé que le marché du disconnecteur lui-même, qu’ils passent une certification tous les 3 ans,… Ceci nous amène « le carburant » nécessaire à notre future réflexion sur un modèle économique pour l’application en devenir.
4 mois après l’allumage, nous organisons une séance de brainstorming avec les équipes Watts pour trouver une réponse technologique adaptée. Les premières pierres de l’application Digisco sont posées : nous développons une maquette qui sera testée sur le terrain dans la foulée. Nous chronométrons les contrôles avec et sans l’application : le gain de temps est considérable grâce à la numérisation des relevés. Les tests révèlent aussi qu’un temps précieux est gagné dans le transfert des fiches de contrôle.
Début 2019, Weenov finalise le cahier des charges fonctionnel et accompagne Watts jusqu’aux portes du développement logiciel :
→ Business Planning pour convaincre la direction de lancer le projet
→ Sélection et consultations de prestataires de développement informatique
En Septembre 2019 Watts décide de lancer l’application et choisi son prestataire et dès Octobre 2020 …

est officiellement lancée !
Les équipes internes en sont maintenant convaincues : on peut usiner de la fonte et du laiton, et dans le même temps, prendre le leadership du numérique.
Moins de 2 ½ ans après le lancement d’un grand programme de transformation digitale, ce ne sont pas moins de 20 commandes sur le premier mois et des dizaines de marques d’intérêt pour de futurs clients.
« Un petit pas pour Watts mais un grand pas pour la sécurité et la bonne gestion des réseaux d’eau potable ! »
« Un petit pas pour Watts mais un grand pas pour la sécurité et la bonne gestion des réseaux d’eau potable ! »